Pour être honnête,
j’avais pris, profitant de quelques vacances autour de Noël, de l’avance dans
la rédaction de mes billets et je m’apprêtais à publier une petite note plus ou
moins badine (enfin, pas tant que cela) sur le temps qu’il fait. Mais, que
voulez-vous, le cœur m’a manqué, vu ce qui s’est produit à Paris et dans ses
environs cette semaine.
Hébétude
et nostalgie
Vous souvenez-vous comme
la vie était légère, il y a un siècle, je veux dire jusqu’à mardi dernier[i] ?
Nous étions magnifiques, et prêts à nous écharper pour de histoires de crèche,
de mariage pour tous, de travail du dimanche, de tour triangle ou je ne sais
quoi encore. Je ne dis pas que ces sujets étaient complètement futiles ni que
j’en écrirais autre chose que ce que j’en ai écrit, mais bon, après les
événements de cette semaine…
Evidemment, en France (et
en région parisienne en particulier), tout le monde est un peu choqué. Le temps
viendra, espérons-le, d’avoir les idées plus claires. Et aussi de savoir ce que
nous croyons devoir défendre, contre quoi.
Suis-je
pour autant Charlie ?
Non. Je ne suis pas
Charlie. Navré, je ne peux pas. Navré aussi, je le suis comme tout le monde par
l’assassinat de quelques-uns des rédacteurs de Charlie Hebdo, ainsi que
de trois policiers et d’autres personnes encore. Et je prie volontiers pour le
repos de leurs âmes.
En revanche, je suis
Français. Et, ces Français[ii]
assassinés dans Paris en gros parce qu’ils étaient Français, je puis les
considérer comme mes frères. Alors, si je ne suis pas Charlie, je suis quand
même un peu « son » frère, même si je pense que ce frère avait des
idées stupides et tenait des propos irresponsables.
Du reste, ces horreurs
sont le quotidien de bon nombre de personnes de par le monde. Au Nigéria, par
exemple. Puissions-nous comprendre que les gens massacrés en permanence dans
ces pays sont aussi nos frères…
J’espère pouvoir être un
peu plus badin la prochaine fois. Et même parler de la pluie et du beau temps.
Quelques excellentes
lectures pourront compléter celle de la présente note : chez Koztoujours
(ici) et chez Patrice de Plunkett (notamment là, là et là).
P.S. du 13 janvier : encore un autre lien, à lire avec profit, ici. Pour que la (légitime) émotion fasse place à la réflexion...
[i] C’est que nous avions
mauvaise mémoire : des événements analogues n’avaient-ils pas eu lieu en 2012
du côté de Toulouse et de Montauban ? Un soldat français vaut-il moins qu’un
journaliste de Charlie Hebdo ?
[ii] Parmi lesquels de braves
gens faisant d’innocentes emplettes, tuées parce que c’étaient des Juifs. A Paris,
en 2015. Ce qui ne peut que nous fendre l’âme. C’est à pleurer. Comme à
Toulouse en 2012, du reste. Mais nous avions la mémoire courte, décidément.
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