samedi 1 janvier 2022

Pour en finir avec 2021

 Sans qu'elles se ressemblent tout à fait, reconnaissons à certaines années consécutives de fâcheux airs de famille. Ainsi avons-nous été peinés ou ennuyés en 2021 autant qu’en 2020 par la funeste pandémie que l’on sait, avec son cortège de deuils, d’enfermements, de bobards et de vaines querelles. De quoi avoir l’impression pour le moins lassante d’un perpétuel recommencement.

Les instants joyeux étant rares, autant ne pas se priver de se les rappeler. Pour les catholiques français, ce fut probablement la possibilité de fêter Pâques ensemble, contrairement à ce qui se fit en 2020, en particulier, pour les plus matinaux, lors de la vigile pascale célébrée au petit matin pour des raisons de couvre-feu. Moment extraordinaire, beau, émouvant et, selon toute vraisemblance, unique.

Cette joie intense nous fut nécessaire pour affronter d’autres épreuves. La parution en octobre du « rapport Sauvé » fut un choc dans l’Église. Certes, nous savions bien qu’en son sein des abus effroyables étaient commis ici et là, de temps à autre. Sans en nier la gravité, voire le caractère diabolique à tout point de vue, nous préférions nous rassurer en nous disant que cela ne concernait qu’une infime minorité de prêtres… Seulement voilà : cette infime minorité, accumulée au cours des décennies, donne en absolu un nombre terrible. Ce qui fut, sinon terrible, du moins navrant, c’est le petit tas de controverses qui en sont nées, lancées par quelques cliques habituelles de « progressistes » exigeant la démission de tous nos évêques ou encore le mariage des prêtres, ou de « conservateurs » contestant la validité du « rapport Sauvé ». Or l’Église n’a pas besoin de « progressistes » ni de « conservateurs », mais d’un combat permanent contre le mal, y compris – et peut-être d’abord là – en son sein. Laissons donc au magasin des curiosités les solutions aussi incongrues que préfabriquées ou les expressions de déni s’appuyant sur des arguties de statisticiens amateurs.

Les coups ne tombant jamais seuls, il nous fallut, en décembre, apprendre la démission de l’archevêque de Paris après une campagne de presse pour le moins crapoteuse. On peut, à ce propos, penser ce que l’on veut du Point, mais on ignorait jusque-là que cette publication appartînt à la presse de caniveau. On s’instruit tous les jours, après tout. Si certains avaient de vraies raisons de faire des reproches à Mgr Aupetit, pourquoi n’ont-ils pas fait ces reproches à visage découvert, franchement et dans le calme ? Leur était-il nécessaire de répandre anonymement des ragots dans des journaux friands de spectacle ?

Dans ce domaine, ne nous attardons point sur Paris-Match, dont certaines photos floues montrant Mgr Aupetit en compagnie d’une vierge consacrée de ses amis et légendées dans la plus pure tradition farfelue de cette entreprise de gaspillage de papier feraient hennir de rire s’il ne s’agissait de calomnies. Comment ne pas penser à cette « une » de Paris-Flash dans Les Bijoux de la Castafiore : « Le rossignol milanais va épouser un vieux loup de mer » ?

Et, puisqu’il est question de rire, les amateurs de vieux dessins politiques se rappelleront celui que commit Jacques Faizant pour le Figaro du 1er janvier 1969 : Marianne, épuisée, laisse derrière elle une porte barricadée au moyen de verrous, cadenas, barres et bûches de toute sorte où l’on peut lire : 1968. 2020 et 2021, à part quelques moments de joie qu’il ne faut pas oublier, conviendraient aussi bien. Souhaitons – et faisons en sorte – qu’il n’en soit rien en 2022. Bonne année !

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