mercredi 19 juin 2013

Un jeu pour l’été

« Ne bronzez pas idiot ! » est un cri du cœur des publicitaires, dès que le soleil pointe ses rayons. Et d’essayer de nous fourguer toutes sortes de passe-temps. Non, ne bronzez pas du tout (d’ailleurs le temps s’y prête peu en ce moment) et inventez plutôt des jeux amusants et, pourquoi pas, érudits. En voici un.
Le jeu du « selon la préfecture »
Mes fidèles lecteurs (combien ? selon moi ? selon la préfecture de police ?) se rappelleront le jeu de mots du Cardinal Vingt-trois : « André Vingt-trois pour l’état civil, seize pour la police ». Mais oui, on peut rire des mensonges assénés par le musclé de la place Beauvau, puisqu’ils sont ridicules (et étymologiquement, comme dirait mon frère, est ridicule ce qui prête à rire). On peut en faire d’infinies variations ! Voyez plutôt.
Géographique : un collègue me disait l’autre jour, par exemple, que Paul Valéry et Georges Brassens étaient nés à Sète – ou, selon les services de police, à Troyes.
Littéraires : là, le choix ne manque pas pour les titres revus par la préfecture : Les deux mousquetaires, Cinq lieues sous les mers, Une semaine en ballon, Un homme dans aucun bateau… A votre tour !
Cinématographique : Les dix-sept jours de Pékin, Les trois samouraïs, Les quatre mercenaires… Il doit encore y en avoir beaucoup d’autres ! Cherchez !
Au théâtre, on pourrait même imaginer ce que notre ministre de l’intérieur préféré (il n’y en a qu’un seul, alors…) pourrait faire de ces fameux vers de Corneille, tirés bien sûr du Cid :
Nous partîmes cinq cents et, par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
Cela deviendrait :
Nous partîmes vingt-sept et, par essoufflement,
Nous nous vîmes quatorze à notre embarquement.
Redoutable, non ? Bien entendu, je ne suis pas neutre. Mais je suis sûr que ceux qui sont de l’autre bord sauront imaginer le jeu du « selon les organisateurs ».
Beaucoup moins drôle
Je lis ce soir dans divers journaux qu’un jeune homme vient d’écoper EN COMPARUTION IMMEDIATE de quatre mois de prison DONT DEUX FERMES pour avoir refusé de laisser prélever par un policier ses empreintes et son ADN ; à l’issue d’une manifestation anti-ce-que-vous-savez, bien entendu. Ce qui gâche un peu mes plaisanteries. Deux mois de trou pour avoir manifesté contre l’ectoplasme qui apparaît,  de temps à autre et de manière inexplicable, aux Français depuis le 6 mai 2012 (s'agirait-il d'un phénomène d'hallucination collective ?), voilà qui commence à devenir inquiétant. Ou révoltant ?

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